Au cours du mois de mai 2016, je reçois un appel téléphonique d’une personne avec qui j’ai travaillé il y a 40ans. Elle m’a repéré sur le trombinoscope de notre site et m’explique qu’elle cherche un bénévole pour se rendre en RDC afin de trouver l’eau nécessaire pour alimenter un réseau villageois de distribution d’eau. J’ai assez facilement été convaincu de l’opportunité de répondre oui. En septembre, je suis sur place et après mesure de débit et nivellement, j’établis une proposition de zone de captage susceptible de fournir plus de 200m3/j ; il en fallait 100. Une association de fait de la région verviétoise s’est mobilisée depuis des années pour remettre en service l’hôpital de MOKAMO, village situé dans la nouvelle province du Kwilu à 490km de Kinshasa mais surtout à plus de 80km de l’asphalte. Il faut presque autant de temps pour parcourir 410km sur l’asphalte que 60km de la piste. Le groupe (voir le site ) a remis en état l’hôpital de 200l, notamment en installant un pompage solaire pour les besoins hospitaliers. D’aucuns ont estimé qu’il fallait entreprendre la même démarche pour les besoins du ou des villages construits autour des plantations de palmiers à huile et son usine d’extraction. Avec l’ingénieur qui m’avait contacté et bien entendu l’équipe très dynamique des bénévoles du groupe Mokamo, nous voilà dans l’élaboration d’un projet de construction d’un pompage alimenté par énergie lumineuse et la création d’une structure de gestion du futur réseau de distribution d’eau, structure appelée ASUREP (association des utilisateurs du réseau d’eau potable). Les modèles existants en RDC ont fait leur preuve de pérennité. Un volet assainissement et sensibilisation à la gestion de la ressource eau complète le dossier. L’avant-projet a retenu un pompage à 2 étages comme présenté sur le schéma. La mise au point technique et organisationnelle du chantier est une tâche fastidieuse.
La mobilisation de ressources locales ou du pays reste un défi au-delà de l’entendement. Ainsi le prix du m3 de gravier rendu sur place frôle les 200$ à cause des conditions de transport et la rareté des pierres dans cette région. Même si le cout de la main d’œuvre est très bas, l’acheminement des matières est très pénalisant en termes de prix de revient.
En ce début mars 2017, le dispositif d’électro-pompage est commandé. Il sera chargé dans un conteneur à destination de Mokamo via Matadi et Kinshasa. Du fait qu’il n’y a que peu de camions porte-conteneur qui osent sortir du réseau routier revêtu, il faut trouver une bonne volonté qui adapte son véhicule pour charger et fixer (par soudure !) le conteneur.
Le groupe a su mobiliser des fonds à concurrence de 250000€
Au cours de la mission de septembre, les autorités locales ont été tenues informées de nos objectifs et ensuite des résultats. Avec l’aide du curé de la paroisse et de l’ingénieur local, on a élaboré un power-point présenté en fin de journée à la population. La région étant paisible, il n’y a que peu de réticence à circuler après la tombée de la nuit.
Mon implication a consisté à établir les plans des constructions et du réseau mais aussi à me rendre sur place pour accompagner la réalisation du réseau de captage des eaux de sources et la mise en oeuvre de la zone de prévention. A partir d’octobre 2017, je pourrai rapporter d’avantage à propos du suivi de cette palpitante aventure.
Paul VAN DAMME